FESTINA LENTE
Marquer le papier comme on scande un rythme, l’acte de création est alors vu comme un décompte du temps. Temps subjectif et variable sur lequel je pose un regard interrogateur. Le geste répétitif qui marque la matière enlève tout superflu. C’est aussi par une épure de moyens, de couleurs, de formes que je tente une confrontation avec l’essence de ce qui fait l’acte et l’être en train de faire. Tout changement de rythme change la marque laissée sur le papier et témoigne d’un écart entre l’instant d’avant et celui d’après.
Le protocole:
Du papier. Un scalpel. Un geste, celui de trancher le support dans son épaisseur. Un sens: aller de droite à gauche, de bas en haut. Quotidiennement, pendant une année.
Malgré les contraintes d’action, la gamme des rendus est large. Une sorte d’écriture naît de ce protocole, un alphabet des jours qui passent, un recueil de textes rédigés dans une autre langue.
En s’engageant dans la longueur, que va devenir ce geste? De quoi témoignera-t-il au fil du temps? Comment vivra et évoluera cette décision confrontée à la réalité du quotidien?
